"Un Noël de plus..."

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Cette année fut difficile pour certains, désagréables, tristes, moroses, épuisante, remplie de petits et de gros problèmes de santé... Elle fut parfois plus agréable, plus joyeuse, plus réjouissante. Elle a parfois vu venir la disparition de certains et... l'arrivée de tits Loulous enjolivant la vie de famille d'autres. En tout cas, elle a eu le mérite de ne pas passer dans l'indifférence.

Ce soir, j'ai voulu vous poster ce conte afin de permettre à Adhémar ... Pardon à Monsieur le Comte de faire partie de notre famille sur ce forum, même, si il n'est que personne virtuelle. Lui également a le mérite de ne pas être passé par ici sans vous avoir touché.

Il est des personnages fictifs qui "marquent" et pour moi, Adhémar est mon Grand-Papa préféré. Il représente le modèle humain que nous devrions tous connaître, à savoir, apparaître dans nos vies sans excès, passant presqu'inaperçu et prenant jour après jour une consistance toute palpable, réaliste laissant dans nos cœurs une empreinte indéfectible. Je vous souhaite à tous d'avoir un grand-papy comme lui dans vos vies ou... mieux... de devenir un grand-papy tout comme il est ou une grand-mamy comme l'est notre nouvelle amie (chuttt vous allez la découvrir héhé).

Bonne lecture !

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Un Noël de plus…

- « Hé oh… Oh Hé Monsieur le Comte, c’est Vincent votre facteur !
Le postier passa le seuil de la porte et avança dans la cuisine. Une délicieuse odeur de cake aux ananas embaumait la pièce toute entière.
- « Hummmm ! cela sent si bon ! » dit l’homme en recherchant du regard la source de son plaisir olfactif. Soudain, en entendant une petite voix, il sursauta.
- « Bonjour Monsieur. Tu apportes le courrier ? »
Un petit garçon blondinet se trouvait juste derrière lui. Il se retourna et dit :
- « Oui, je cherche ton grand-papa. Tu es Louis, je pense. Non ? »
- « Oui, oui c’est moi. Mon Papy fréquente dans la grange avec Madame Eileen de Vieusart de Sainte-Ode. C’est une vieille dame toute gentille qui vient tous les week-end depuis la fête de Pâques. »
Vincent étonné frotta la toison dorée de l’enfant tout en sortant de la maison d’un pas alerte. Il prit la direction des dépendances du manoir et sur son chemin rencontra la copie conforme du petit Louis.
- « Bonjour Charles, ton grand-papy est dans le coin ? »
- « Oui, tu le trouveras dans les étables », dit, le petit homme qui ajouta :
- « Si j’étais de toi, je crierais fort que j’arrive. »
- « Ah bon ?!? » répondit le facteur qui continua :
- « Pourquoi, que fait-il ? »
L’enfant le rejoignit et tout en arrivant à sa hauteur lui fit signe de se baisser. A son oreille, il murmura :
- « Maman dit que Grand-Papy roucoule comme les pigeons héhé. Moi, j’ai vu qu’il lui caressait les cheveux tout en lui parlant tout bas. Bon, je vais goûter. Tu viens avec moi ? »
- « Non mon garçon, vas-y, je dois absolument voir ton grand-père. » Et il reprit sa route vers les granges.
L’enfant repartant vers la cuisine lui dit d’une voix plus posée :
- « Alors appelle-le fort. Sinon, il te traitera de curieux comme moi. »
Vincent sourit et continua à avancer tout en pensant « à 98 ans, il est encore bien intéressé par le sexe dit faible, le bon diable ! »
Approchant l’écurie, il cria :
- « Monsieur le Comte ! HOUUU HOUUU »
Il cria si fort que le vieil homme sortit comme un boulet de canon.
- « Et bien ! et bien mon ami. Je suis vieux mais pas encore sourd ! »
Le postier gêné, se retourna et montra le dos du petit garçon entrant dans la cuisine.
- « Ahhhh je comprends ! » dit le Comte puis ajouta :
- « Viens que je te présente une amie. »
Ils entrèrent tous deux dans une grange transformée en écurie flambant neuve. Assise sur un ballot de paille, une dame d’un certain âge, était assise, les jambes croisées et le sourire aux lèvres. Adhémar regarda la dame et dit :
- « Eileen, je te présente Vincent, mon facteur privé. Vincent je te présente La Comtesse Eileen de Vieusart de Sainte-Ode. Elle possède de nombreux chevaux de course et a investi une grande somme d’argent dans la réfection des bâtiments que tu vois. » Se tournant vers son amie, il ajouta : « Il a croisé Charles et Louis »
- « Ahhhhh !!! » dit simplement la vieille brave dame. « Ils vous ont fait le coup des pigeons qui roucoulent. Ne soyez pas embêté jeune homme, ils nous espionnent à longueur de journée et comme deux grands gamins, nous les avons pris à leur propre jeu. Ohh toujours en tout bien, tout honneur et avec pudeur. Je ne veux pas choquer ces enfants si gentils mais si malins. »
Adhémar éclata de rire et voyant que la glace se brisait, Vincent se sentit quelque peu rassuré.
- « Eileen est une bonne amie, Vincent. Elle me visite très souvent et en retour nous passons, ensemble, quelques bonnes heures. Je me sens vieux lorsque je suis seul… enfin pas seul ; je suis en famille mais mon cœur vieillit et mon âme bien vide. Les enfants font leur possible pour m’entourer mais … n’empêche, sans Eileen, je me sens inutile et en grande solitude. Enfin bon… »
La Comtesse regarda Vincent et tristement haussa les épaules. Adhémar continua :
- Tu n’as pas croisé Clémence dans la maison ? »
- « Non », répondit le facteur, faisant semblant de ne pas réagir aux derniers propos du Comte. « Il faut dire que je n’ai pas été plus loin que la cuisine. »
- « Oui, si cela tombe, elle était dans mon bureau à rédiger quelques courriers pour l’entreprise. » Repensant aux fonctions professionnelles du jeune homme, Adhémar reprit :
- « As-tu quelques missives à me remettre ? » Il lui tendit la main.
Le facteur ouvrit son sac à dos et trouva une lettre qu’il tendit au vieil homme.
- « Je pense », dit-il, « que c’est l’écriture de votre fils Charles Edouard. »
- « Hum ! » rétorqua Le Comte. « Il va encore me demander si son gamin continue à bien s’occuper du domaine. Pourtant, je le lui dis chaque mois. »
Il prit ses lunettes rangées dans sa poche intérieure de sa veste, ouvrit l’étui, saisit la paire de lunettes et se les plaça sur le nez. Soudain, les secondes parurent des minutes et Eileen se leva, lui prit le bras en disant :
- « Des ennuis Adhémar ? »
Le Comte s’assit et dit :
- « Oui, non… enfin je ne sais pas encore. »
- « Explique-nous mon ami, nous transissons là ! Ne nous laisse pas dans l’ignorance, si bien sûr, le contenu de cette lettre peut être divulgué. »
Le Comte rangea ses verres, puis un immense sourire illumina son visage. Il se mit convulsivement à crier :
- « Tous mes enfants reviennent pour la fête de Noël. TOUS : Charles-Edouard, sa femme Elisa et leurs deux petis-enfants Thomas et Nadège. Les deux premiers fils de Maxime : Pierre-Yves et Pierre-Antoine avec leurs amies : Laurine et Florence. Charles-Edouard me dit également que mes filles sont également du voyage : Evelyne et son époux Dick, ma seconde fille Elida et son deuxième mari Josephus ; ma troisième fille Aline et son compagnon John et enfin ma quatrième fille, la plus jeune Diane et son mari François-Xavier. »
Adhémar ne se rendit pas compte que Clémence, l’épouse de son petit-fils Maxime venait d’entrer dans l’écurie, tout sourire. Elle prit la parole :
- « Papy, j’espère que vous ne serez pas fâché sur Max et moi-même car nous avons tout manigancé dans votre dos et ce, avec l’aide d’Eileen. »
Le vieil homme la regarda, fronçant les sourcils.
- « Eileen, tu es coupable de ce traquenard ? »
- - « Mais mon Adhémar à moi… Tes enfants sont mes enfants par procuration. Je suis certaine que ta chère Adèle n’en sera que plus heureuse en voyant la mine que tu as maintenant. Non ? je ne t’ai jamais vu sourire autant et ce, depuis plusieurs mois. Tu respires le bonheur… »
- « Mais mon petit cœur », dit-il en se retournant vers Clémence, « nous sommes si près de cette fête, allons-nous avoir le temps de tout préparer ? »
La jeune femme éclata de rire en répondant :
- « Mais que croyez-vous Papy, Eileen nous a bien aidé. Nous avons tout planifié, tout comptabilisé, tout apprêté. Nous n’attendions que cette lettre pour vous mettre au courant. De plus, vous savez que Maxime a transformé les combles. Vous n’avez jamais voulu monter là-haut pour donner votre avis, croyant qu’il transformait cet espace perdu en bureau pour l’entreprise, alors qu’il l’aménageait en dortoir pour les plus petits. »
Monsieur le Comte sortit un mouchoir en vichy et se mit à frotter ses beaux yeux bruns noyés de larmes. Il dit :
- « Je suis à la fin de ma vie… Juste quelques années encore peut-être… et je n’ai jamais trouvé le courage de les réunir tous. Sans doute une pointe d’orgueil mal placé… Je me disais c’est aux jeunes de venir aux aînés et non l’inverse. Je me rends compte qu’à 98 ans, on peut être vieux et con ! »
Vincent le facteur, afin de briser la morosité qui s’installait, dit :
- « Vous savez Monsieur le Comte, il y a de jeunes cons et de jeunes cons parfois méchants et arrogants. Vous avez la chance d’avoir un beau manoir complètement rénové, une famille bientôt réunie et … à ce que je remarque une belle et grande dame qui vient d’entrer dans votre cœur. Non ? »
Adhémar remisa son mouchoir, regarda tendrement la vieille mais si jolie dame à ses côtés. Il lui prit les mains et répondit au postier :
- « Oui. Eileen est plus qu’une amie. Un lien s’est créé. Je pensais ne plus jamais retrouver l’amour. Mon Adèle ne partira jamais de mon cœur mais je sens qu’à l’intérieur de celui-ci, ma douce Adèle laisse une place de choix à cette nouvelle amie. »
La Comtesse se leva et prit son compagnon par la main, délicatement, lentement… tendrement et répliqua :
- « Je ne veux pas prendre la place de ton épouse, Adhémar. Elle était mon amie et le restera mais je sens qu’elle m’ouvre les portes de ton cœur triste et solitaire malgré la présence de ta petite famille. Je ne veux que t’aimer dans l’ombre de mon Adèle. »
- « Oh la la » dit Vincent. « Mais je vais me mettre à pleurer moi ! »

L’hiver était timidement installé ; la neige se faisait attendre mais le vent piquant du Nord glaçait les gens et les bêtes. Les branches des arbres dénudés pliaient au gré des bourrasques. Le temps renforçait cette impression de tristesse et ne plongeait pas les villageois dans cette ambiance de fêtes. Le boucher tardait à réaliser ses boudins spéciaux de Noël et le pâtissier se contentait de fabriquer et de façonner de simples buchettes de pâte légère et de crème aromatisée au moka ou à la vanille.
Maxime revenu avec la famille entière vit cette lassitude et décida de réagir.
Il contacta la maison communale du village et avec le talent du bourgmestre et de ses employés, il prépara une surprise à tous les habitants. Diane, la plus jeune des filles du Comte s’excusa auprès de son père et quitta deux jours le domaine familial afin de se procurer les jouets à emballer pour chaque Loulou du village entier. Un immense magasin de jouets avait répondu présent et fournissait le moindre joujou nécessaire. Adhémar la vit revenir toute heureuse. Sans lui en parler, elle rassembla les enfants, petits-enfants et arrières petits- enfants. Le vieil homme ne s’inquiéta pas. Malgré le manque de contacts avec ses enfants, il savait que la petiote comme il l’appelait avait toujours été impulsive et très indépendante. Ce qu’il ignorait, c’est qu’elle était partie avec Eileen et lorsqu’il l’apprit, il commença quelque peu à s’inquiéter. Il remarqua bien que des mouvements intempestifs secouaient de temps en temps le château mais bien installé dans son petit confort de châtelain et surtout surchargé d’idées noires, il ne chercha pas à apprendre les raisons de ces moments de frénésie.

Le 24 décembre arriva avec la neige et une zone de froid intense. Maxime, ses enfants et membres de la famille mirent les animaux à l’abri et ce fut au tour des petits enfants du Comte de partir en forêt soigner les biches et les jeunes cerfs toujours aussi farouches à l’approche de l’humain. De la paille, des fruits et une mélasse faite à base de grains divers et de pain sec, voilà ce qui constituait le repas servi aux animaux. Le tapis blanc s’épaissit au fur et à mesure que les heures de la journée défilaient. Notre Comte, fatigué, s’installa au salon, la tasse de café fumante posée sur la petite table devant le divan. Bien enfoncé dans ce moelleux cocon, la cheminée du feu ouvert distillant une chaleur agréable, il sombra dans un sommeil réparateur. Eileen, qui surveillait son âme-sœur, fit signe à la petite famille rassemblée en embuscade dans la cuisine que le patron s’était endormi. Sans un bruit, sans un son, ils quittèrent le manoir et placèrent les guirlandes décoratives et lumineuses dans les sapins et arbustes environnants. Tout le long de la longue drève, des immenses paquets cadeaux décoratifs aux couleurs et aux reliefs enchantés furent placés ainsi que des torchères allumées afin de guider le peuple; Il y a avait des centaines de paquets mais surtout, un pour chaque couple du village et un plus petit présent tout de rouge revêtu et noué d’un immense nœud rouge fut placé au côté de chaque gros paquet. Cet ensemble de présents comportaient des produits régionaux pour le réveillon des parents et des joujous pour chaque enfant de chaque couple. Le nom de famille de chaque foyer se situait sur une immense étiquette du gros cadeau. Les filles de Monsieur le Comte s’empressèrent de former une gigantesque corole centrale dans la cour. Elle était fabriquée de piquets de bois. Un immense cordage rouge rejoignait chaque piquet. Il y avait juste une entrée à cette corole-courette, juste placée en prolongement de la drève et un immense tapis rouge large de 3 mètres partait de cette entrée et se prolongeait sur toute la longueur de la drève.
Eileen surveillait les moindres mouvements du vieil homme, qui, du sommeil du juste, ronflait dans le divan délicatement recouvert d’un plaid en molleton épais et chaud qu’elle lui avait délicatement disposé sur le corps. De douces odeurs sortaient des fenêtres grandes ouvertes de la cuisine afin de ne pas réveiller le bon vieil homme de leurs odorantes volutes.
Chaque fils s’affairait à recevoir les villageois invités au manoir pour une soirée attractive. Diane, stressée, attendait avec délectation son invité d’honneur, « la » surprise de cette féerie. Les gens arrivaient et s’installaient tout autour de cette corole, plaçant leurs enfants au-devant d’eux. Au bourdonnement des voix toujours plus nombreuses au-dehors, le vieux Bonhomme s’éveilla. Eileen, toujours à l’affut du moindre geste de son tendre et amoureux ami, se plaça sur le rebord du divan et lui dit :
- « Monsieur le Comte Adhémar Pierre Alexandre de Diksmuide d’Exaerde, voulez-vous devenir le compagnon de dame Eileen de Vieusart de Sainte-Ode ici présente ? Je sais que cette demande n’est pas conventionnelle mais je ne veux plus perdre une seule journée en restant seule dans ma si grande demeure vide alors que je pourrais feutrer vos derniers vieux jours comme les miens ? »
Un long silence s’installa. Adhémar, s’assit, regarda Eileen et répondit :
- « Mais ma chère amie, nous nous voyons chaque jour ou du moins chaque deux jours… Que vont dire les enfants et que vont penser vos proches et les villageois ??? Ils vont nous prendre pour deux vieux fous. Je ne suis pas l’homme qui peut se prétendre de vous offrir une longue et douce vie. Je suis vieux et… »
La vieille dame ne le laissa pas achever sa phrase et répliqua :
- « Adhémar, regarde la photo d’Adèle. Cette photo est jaunie mais son esprit reste vif et coloré dans nos deux cœurs isolés et solitaires. Nous n’avons plus à nous soucier de l’avenir de tes proches et encore moins des miens. Mon monde se résume à quelques mois passés dans les bras de mon futur compagnon du reste de ma vie. Ne ressens-tu pas la même chose pour moi ? Suis-je trop… vieille, laide ou simplement inintéressante à tes yeux ? Ne m’aimes-tu pas juste un tout petit peu ? »
Le vieil homme lui saisit les mains en s’asseyant à ses côtés et reprit :
- « Oh ma douce Eileen, je t’aime et je ne pensais plus être capable d’aimer autant. Tu n’es ni vieille à mes yeux et encore bien moins laide ou non captivante. Mon cœur t’est acquis depuis cette admirable fête de Pâques de cette année. Mais je te répète : que vont penser nos enfants et petits-enfants ? Je ne veux pas les choquer et si je dis ‘oui’, je… »
Il n’eut, de nouveau, pas le temps de continuer à poser ses mots. Un « OUI » imposant et virulent provenant de la cuisine se fit entendre. Adhémar se leva avec Eileen, lui tenant encore et toujours les deux mains. Ils virent tous les enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, placés dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Diane… la « petiote » se lança :
- « Père… Papa… nous avons appris par Clémence et par Maxime que vous… que tu commences à te renfermer dans tes souvenirs lointains en devenant triste et le regard vide quand on te regardait. Alors, s’il te plaît, ne t’en fais pas pour nos états d’âme, nous aimons Eileen comme notre mère… notre maman si chère à notre cœur. Maxime a vu la « Vie » revenir dans tes beaux yeux lorsqu’Eileen était à tes côtés et donc, tu n’as pas à rechercher notre accord ou l’accord de ses enfants à elle. Votre vie vous appartient et votre relation vous est propre. »
- « Oui, oui Papy » dit Charles et Louis de commun accord. Nous voulons une Mamy à nous, nous n’avons qu’une photo… là sur la cheminée et nous aimons notre grand-Mamy Adèle mais Eileen est si gentille, douée et nous l’adorons. Donne-nous ce cadeau… Dis oui papy. »
Adhémar regarda chacun de ses enfants, les larmes aux yeux et dit :
- « Ma vie est… vide de sens sans une âme-sœur à mes côtés. Mes petits, je n’ai jamais su vous dire ‘je t’aime’ et Dieu que je le regrette de mes 98 foutues années. Vous menez les affaires du manoir au-delà de mes espérances et je me trouve bien incapable de vous épauler maintenant. Je navigue du fauteuil aux écuries et des écuries à mon lit et… »
Eileen se plaça devant lui et lui prit les joues entre les mains tout en disant :
- « Et bien nous naviguerons ensemble de nos tous petits pas et nous aimerons nos enfants le temps d’un repas, d’une promenade, d’une fête. Dis ‘oui’ Adhémar, s’il te plaît. Ne t’enferme pas dans ta tristesse et ta solitude. J’aimerais partager le reste de tes jours. Dis-moi «’oui’ bon sang ! et tu feras de moi la seule femme au monde heureuse de savoir qu’un vieil homme de 98 ans la trouve encore attrayante à ses yeux… »
Le Comte, les yeux mouillés, s’assit à nouveau et regardant tout autour de lui dit :
- « Si tu te contentes de ma vieillesse et de ma lenteur, alors… » Il jeta un coup d’œil inquiet du côté de ses enfants et voyant un consentement dans leur regard continua : « et bien si cela ne vous gêne en rien Madame la Comtesse, j’accepte votre proposition et je serais enchanté de partager le reste de mon existence avec la vôtre… Bon, je dis ‘oui’ ma princesse, mon amour d’hiver de mes jours. OUI. Je serais comblé de bonheur de devenir votre compagnon de route. »
Les enfants du Comte sautèrent de joie en voyant la « Vie » revenir dans le cœur du vieil homme, et la passion réintégrer son beau regard brun. Ils coururent dans la cour et crièrent au villageois :
- « Il a dit ‘OUI’ »
Les habitants du village manifestèrent leur joie en appelant le bon vieil homme qui, jetant une vieille redingote sur ses épaules, les rejoignit tenant dans ses bras sa douce et tendre Eileen toute tremblante de joie.
Au centre de la corole-courette, un traineau doré attelé de plusieurs rennes attendait le couple de l’amour. Un Bon bonhomme à la barbe blanche, au chapeau de fourrure rouge, au costume tout aussi rouge serré à la taille d’une énorme ceinture noire et chaussé de bottes de cuir noir vint se placer devant le couple. Relevant de ses doigts imposants ses lunettes descendues sur le bout de son nez et de sa profonde voix dit :
- « Adhémar, vous le voyez, je suis le père noël ; je vous prête mon attelage de choix ce soir et si Rudolph refuse d’avancer, vous n’avez qu’à lui dire : En avant vieux compagnon ! » et il entraînera le convoi. Par contre, il vous faudra gagner votre voyage de noce en distribuant à ma place les cadeaux des tits lutins du monde entier. Et si vous y arrivez, et bien Madame Noël et moi-même prendrons des vacances bien méritées et vous deviendrez dès l’année prochaine le Nouveau Papa et la Nouvelle Maman Noël pour les années à venir et selon votre convenance : 1 an, deux, dix, 20 … 50 années… »
La magie de Noël s’engagea et Adhémar gagna une longue barbe blanche ainsi qu’une chevelure d’un blanc nacré remplie de boucles ondulantes. Le costume se passa du Père Noël à notre Comte et Madame la Comtesse se retrouva habillée d’un habit tout aussi rouge flamboyant à la fourrure blanche aux manches et au col. Un joli bonnet rouge lui couvrait les belles boucles blanches de ses cheveux blancs de grand-Maman.
Ils prirent place dans le traineau doré chargé de jouets pour les enfants sages. Adhémar se saisit des rênes et d’un HO HO HO magistral, le convoi s’éleva au-dessus de la foule rassemblée et enchantée d’avoir enfin un Papa et une Maman Noël ‘à domicile’ ou presque. Avant de disparaître, Bon Papa Noël Adhémar, regardant la jolie courette décorée s’écria :
- « Et n’oubliez pas tous d’emmener vos cadeaux que mon épouse et ma famille a laissé pour chacun d’entre vous. HO HO HO ! Allez Dasher, Dancer, Prancer, Vixen, Comet, Cupid, Donner, Blitzen et mon guide et nouveau renne Rudolph… Vas-y de ton beau nez rouge, guide le convoi car nous ne savons comment procéder. HOOOOOOOO… »
Le traineau entouré de petites étoiles scintillantes s’éleva et avança lentement.
Une voix s’éleva de la devanture du manoir, c’était celle de l’ancien Papa Noël :
- « N’ayez crainte Adhémar, il connaît le chemin par cœur, faites-lui confiance. BON VOYAGE MES AMIS et… JOYEUX NOEL ! »

La fête au manoir fut un conte de fée. Les enfants s’amusaient entre eux, les villageois dansaient et riaient. La famille de Monsieur le Comte n’avait jamais été aussi unie et un certain esprit de Noël me susurre à l’oreille de grand enfant que les années à venir ressembleraient en tous points – si pas mieux – à cette année. On peut croire en tout, il suffit simplement d’essayer.

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Voilà l'histoire est terminée... pour ce soir... mais mon petit doigt me dit que nous retrouverons notre Adhémar et maintenant notre Eileen dans d'autres contes de Noël ... à venir.

Je vous souhaite un

et à dans une semaine pour un autre conte annonçant 2014.

Je vous embrasse tous et toutes "ma famille de Noël". Je vous aime tant !

Pardon pour les fautes d'orthographe ici : Cette année fut difficile pour certains, désagréables, tristes, moroses. Il fallait bien sûr lire "désagréable, triste, morose...
Je suis désolée.
Il y a sans doute d'autres erreurs mais bons... soyez indulgents svp merci.

un vrai conte de noel qui m a fait rever,une histoire comme j aimerais en vivre, bravo c est magnifique .la vie est parfois tres cruelle et de nos jours les gens sont de plus en plus individualistes et indifferents ,en ce jour de noel il fait bon de rever un peu,de croire a un monde meilleur.
PS.les fautes ont s en fichent
bon et joyeux noel a toi et tes proches envoi

Merci Davies... Tes mots résonnent dans mon cœur. Je suis... heureuse. MERCI

Ma petite sœur tu as su encore une fois nous entraîner dans le monde merveilleux d'Adhémar. Un conte captivant du début à la fin et quelle fin! Et comme disait si bien Davies, on s'en fiche des fautes c'est l'histoire qui nous intéresse! A chaque fois que je lis tes écrits je les vis tellement ils sont réalistes. Merci Chanchan de nous faire rêver et j'ai déjà hâte de lire le prochain.
Gros bisous xx

Oh comme il est beau ma Chanchan content

.
C'est un bonheur de retrouver notre cher Adhémar dans ce joli conte de Noël.
Et quelle jolie fin, magique content

!
Ce fut un plaisir à lire, un grand merci à toi pour ce très joli conte envoi

.

Merci ma Thérésinou et merci ma tite Alex. J'avais déjà remercié Davies.
Je sais que 98 ans ... c'est plus proche de la finalité que du commencement. Je voulais, par ce conte, vous démontrer qu'il n'y a pas d'âge pour aimer, donner, "s'offrir" sans compter. Le portefeuille et son contenu importent peu. Seule l'intention d'y mettre Toute son âme et TOUT son cœur comptent. Adhémar est devenu mois après mois, le fil conducteur de mon choix pour célébrer Noël car il incarne tout ce que je souhaiterais posséder. En lui prolongeant la vie dans cet univers de Père Noël, je sais que je vais encore pouvoir réaliser de nombreux nouveaux contes de Noël avec "Adhémar" en fil conducteur sans devoir un jour ou l'autre le voir disparaître pour cause d fin de vie physique. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais les prénoms féminins que vous préfériez pour des raisons diverses, ont été incérés dans ce conte. LONGUE ET FORMIDABLE VIE DE NOEL A TOI Mon Adhémar... mon grand-papa préféré.
Encore merci à vous d'être venus lire ce récit.

PS : CORALIE de "MAKE-A-WISH" contacte-moi via mon mail perso ou via la RTBF qui est au courant concernant l'illustration, enfin les illustrations de mes contes avec tes magnifiques dessins dits "mangas". J'attends les réponses de divers éditeurs; réponses promises pour fin janvier; mes contes étant à la lecture chez plusieurs d'entre-eux, intéressés par l'édition de contes.

Je le lis dès que possible ma Chanchan.

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Ma définition du Père Noël : Symbole d'amour et de partage, il est la joie et la bonté. Généreux, il apporte la magie dans nos vies parfois troublées. Il nous empêche de grandir trop vite et nous apporte l'émerveillement. Il représente l'amour que les parents portent à leurs enfants. Pour moi, pas de Père Noël commercial mais un donneur de rêves, pas un mensonge, mais la féérie qui nous construit.

Oui MERCI ma Mumu.
Si tu vas voir tes livres - je ne sais plus où - regarde pour moi si il n'y a rien sur Dickens. Cela m'intéresserait beaucoup. Merci !

Ma chère Chantal, j'ai imprimé ton conte pour prendre le temps de le savourer pleinement car tu y as mis le prénom de ma maman qui me manque beaucoup et qui fait partie de cette belle histoire, je suis très touchée de cette attention. Grand MERCI ma Chanchan, je t'aime beaucoup xxxx

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"Un Noël de plus..." Signat10

Citation: Celui qui n'a pas Noël dans le coeur ne le trouvera jamais au pied d'un arbre! de Roy Lemon Smith

MERCI ma Réjeanne. Et oui... tu verras... tu compteras ta maman pour les années à venir et ce... heuh... pour les Noël à venir jusqu'à ce que... le moment de la retraite de... ta maman héhé n'arrive... tu comprendras ce que je viens d'écrire en lisant le conte mais prends tout ton temps pour la savourer.
MERCI
A tout à l'heure !

PS : à l'équipe "MAKE-A-WISH" : MERCI ! MERCI ! MERCI !

Christmas Carol a écrit:: Oui MERCI ma Mumu.
Si tu vas voir tes livres - je ne sais plus où - regarde pour moi si il n'y a rien sur Dickens. Cela m'intéresserait beaucoup. Merci !

chanchan, j'y suis allée cet aprem mais il n'y avait rien concernant Dickens.

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Ma définition du Père Noël : Symbole d'amour et de partage, il est la joie et la bonté. Généreux, il apporte la magie dans nos vies parfois troublées. Il nous empêche de grandir trop vite et nous apporte l'émerveillement. Il représente l'amour que les parents portent à leurs enfants. Pour moi, pas de Père Noël commercial mais un donneur de rêves, pas un mensonge, mais la féérie qui nous construit.

Merci ma Mumu. Ce n'est pas grave. Bonne fin de soirée à toi et gros bisous

oh ma Chanchan alors les fautes on s'en fou on en fait tous moi la 1ère, encore une fois bravo tu sais captiver le lecteur on ne s'ennuie pas et bien sûr je suis touchée pour le clin d’œil avec Thomas merci beaucoup^^

Merci ma Carinou. je suis heureuse que ce conte t'ait plu ainsi que le petit clin d'œil C'est ma façon à moi de vous faire un tit plaisir.
Je te fais un gros bisou ainsi qu'à la tite famille

Quel beau conte. J'ai terminé la lecture et vive l'amour peu importe l'âge que l'on a. Bien touchant et j'ai hâte de lire la suite xx

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"Un Noël de plus..." Signat10

Citation: Celui qui n'a pas Noël dans le coeur ne le trouvera jamais au pied d'un arbre! de Roy Lemon Smith

MERCI ma Réjeanne d'avoir pris le temps de venir lire ce conte. J'y ai mis tout mon cœur.
Gros bisous

Je l'ai même imprimé pour le conserver xx

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"Un Noël de plus..." Signat10

Citation: Celui qui n'a pas Noël dans le coeur ne le trouvera jamais au pied d'un arbre! de Roy Lemon Smith

MERCI ma Réjeanne... c'est beaucoup d'honneur donné à cet écrit. Je t'en remercie.
Gros bisous

Merci pour cette magnifique histoire. Quel plaisir d'avoir retrouvé Adhémar et quelle merveilleuse fin... qui n'en est pas vraiment une...

J'avais envisagé de chercher, moi aussi, un éditeur susceptible d'être intéressé par mon conte du "bonhomme hiver". Pourrais-tu m'aider sur ce terrain Chanchan ? Sachant que j'ai réalisé quelques illustrations.

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Ma définition du Père Noël : Symbole d'amour et de partage, il est la joie et la bonté. Généreux, il apporte la magie dans nos vies parfois troublées. Il nous empêche de grandir trop vite et nous apporte l'émerveillement. Il représente l'amour que les parents portent à leurs enfants. Pour moi, pas de Père Noël commercial mais un donneur de rêves, pas un mensonge, mais la féérie qui nous construit.

Kikou !

Bien sûr ma Mumu et ce sera avec grand plaisir. Mes contes sont pour l'instant à la "lecture" et "en révision" comme me l'a précisé la RTBF. Le service en question va me donner - dans le courant janvier - une liste d'éditeurs en quête de "contes" et non de romans; la tendance étant à la lecture de "petits écrits". Je te fais parvenir cette liste de maisons d'édition dès que je les aurai moi-même reçues. C'est une promesse !

Ils doivent également me dire sous quels formats ils les veulent (numériques -word ou pdf... ou papier).
Quant à l'illustration de tes contes, il n'y aura pas de problèmes puisque tu as le don de le faire toi-même. Quant à moi, j'aimerais donner la chance à une jeune fille Coralie Smeers atteinte d'une maladie orpheline (et qui dessine merveilleusement bien le style "manga") d'illustrer - si elle le désire bien sûr - mes contes. Elle a participé chez nous à l'opération "Make-A-Wish" et j'ai été subjuguée par son talent. Je devais la contacter via son Facebook mais je suis si conne lollll que j'ai - à peine - réussi à créer mon compte. Pffft c'est plus de mon âge tout cela héhé !

Regarde ce lien et tu comprendras ce que j'ai ressenti en voyant son "don". Maintenant, même si je parviens à la contacter (et ce n'est pas gagné héhé ouch), ce n'est pas dit qu'elle accepte. Mais toi, tu n'as pas de soucis pour toi; donc dès que j'ai ces fameuses adresses je te les communique.

https://www.youtube.com/watch?v=_dNtUK55LbU&list=UUOwBzYbd08YkK2-ehA9FMmA&index=1

Gros bisous ma Mumu.
Gros bisous à tous et vous aussi, allez voir le talent de Coralie et laissez-lui un petit mot, elle en sera certainement heureuse.

Merci infiniment Chanchan.

Pour Coralie, j'ai survolé rapidement la vidéo et elle semble avoir beaucoup de talent. Je lui laisserai un petit mot ce soir.

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Ma définition du Père Noël : Symbole d'amour et de partage, il est la joie et la bonté. Généreux, il apporte la magie dans nos vies parfois troublées. Il nous empêche de grandir trop vite et nous apporte l'émerveillement. Il représente l'amour que les parents portent à leurs enfants. Pour moi, pas de Père Noël commercial mais un donneur de rêves, pas un mensonge, mais la féérie qui nous construit.

Coucou, j'ai beaucoup aimé chapeau :)

MERCI tite Titeufette. Je suis si contente que tu y as pris du plaisir.
Gros bisous

Merci pour Coralie ma Mumu.

Je pense bien que ce serait cette Coralie que j'ai trouvé sur facebook:
https://www.facebook.com/coralie.lostmemory?fref=ts

Elle a bien du talent cette jolie jeune fille xx

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"Un Noël de plus..." Signat10

Citation: Celui qui n'a pas Noël dans le coeur ne le trouvera jamais au pied d'un arbre! de Roy Lemon Smith