Je vous propose ici 2 contes de Noël que je ne vous avais pas encore fait lire (enfin, je crois). Il y en a un tout récent (Herbert et le sable d'or), puis un de l'année dernière (Nicole et le bonhomme de neige). Je remets également "L'araignée Georgette" avec les bonnes illustrations. Je vous poste tout ça ci-dessous. Je vous souhaite bonne lecture.
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L’araignée Georgette :Tout d’abord, devinerez-vous qui est Georgette ? Ce n’est pas facile de trouver car ce n’est pas un prénom très répandu… Et bien Georgette est une vieille araignée qui aime beaucoup tisser. Son histoire se passe en 1898 dans l’atelier du Père Noël.
Cette année-là, très occupés à la préparation des jouets, le Père et la Mère Noël n’avaient pas eu souvent le temps de faire le ménage dans l’atelier de fabrication, ce qui avait permis à toutes sortes d’insectes et de petits animaux de s’y installer.
Georgette, une vieille araignée, logeait depuis longtemps sous une grosse poutre de bois juste à l’endroit où le Père Noël avait installé son bureau et son sapin. Georgette adorait tisser la soie et réalisait de magnifiques toiles pour y dormir mais aussi des bonnets, des chaussons et de belles décorations pour le sapin. Son activité de couture lui prenait presque tout son temps mais un jour de printemps elle s’aperçut que ses toiles, habituellement jolies et régulières, étaient devenues biscornues et fragiles. N’étant plus toute jeune, elle pensa que ses huit pattes n’avaient plus l’agilité d’autrefois. Attristée de ne plus pouvoir tisser correctement, elle devint bientôt bougonne et désagréable !
A l’automne, une jeune araignée emménagea dans le grand placard du fond du couloir. Ne connaissant pas encore Georgette, elle alla se présenter dès son installation terminée :
- Bonjour, je suis Zoé, votre nouvelle voisine.
Georgette, la regarda de côté et répondit « bonjour » sans grande sympathie.
La jeune Zoé, pour être agréable, avait apporté en cadeau un grand panier rempli de fils de soie colorés. Alors que cela aurait dû lui faire un immense plaisir, Georgette se mit à pleurer à chaudes larmes.
Désemparée, Zoé lui dit :
- Je suis désolée de vous voir si triste. Que puis-je faire pour vous consoler ?
- Vous n’y pourrez sans doute rien, répondit Georgette. Je suis très malheureuse de ne plus pouvoir tisser.
Zoé réfléchit et lui demanda :
- Ne serait-ce pas un problème de pattes ? Vous font-elles souffrir ?
- Non pas du tout, elles sont encore souples et rapides, répondit Georgette.
Zoé se creusa un peu plus la tête puis s’écria :
- Mais Georgette, le problème vient de vos yeux ! Il vous faut des lunettes !
Georgette resta bouche bée !
- Mais évidemment, c’est ça, ma vue a baissé ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt !
- Maintenant, dit Zoé, il reste une question importante : Comment vous trouver des lunettes pour huit yeux ?
Eh oui, comme toutes les araignées, Georgette n’avait pas deux yeux mais huit ! Il allait falloir ruser pour lui trouver des lunettes !
- Réfléchissons, dit Zoé… nous devrions commencer par aller fouiller dans l’atelier… nous trouverons peut-être quelque chose.
Le soir venu, lorsque l’atelier fut vide et que le Père Noël eut fermé la porte à clef, les deux amies descendirent discrètement sur le grand bureau de bois. En fouillant, elles trouvèrent rapidement une loupe de lecture rangée dans un tiroir.
- Parfait dit Zoé ! Nous pourrions la lui emprunter. Mais c’était beaucoup trop gros et beaucoup trop lourd… il fallait trouver une autre solution.
- Pourquoi ne pas essayer les lunettes du Père Noël ?, dit Georgette. Il les a laissées sur son bureau.
Aussitôt dit, aussitôt fait et la vieille araignée avait le nez collé aux épais verres cerclés de fer gris. Oh merveille ! Elle y voyait parfaitement. Plus léger que la loupe c’était toutefois encore trop gros pour les utiliser…
Les deux araignées, ne trouvèrent malheureusement pas de solution… Triste et déçue, Georgette souhaita bonne nuit à Zoé puis alla se réfugier seule au grenier situé au-dessus de l’atelier. Elle grimpa le long du mur pour atteindre la fenêtre qui donnait juste sur la lune d’argent. Perdue dans ses pensées elle s’assit près du volet et de grosses larmes roulèrent sur ses joues. Elle renifla et se dit qu’il valait mieux aller se coucher. Peut-être aurait-elle une bonne idée demain…
Le grenier était encombré d’objets usés entassés les uns sur les autres. Marchant lentement, le cœur gros, elle passa à côté du vieux télescope dont le Père Noël se servait autrefois pour tracer sa route dans le ciel. (Aujourd’hui, il utilise internet comme tout le monde). Bref ! Le verre grossissant de ce vieux télescope était brisé en mille minuscules morceaux et allait être très utile à Georgette !
Notre amie fila chercher Zoé à toutes pattes pour lui montrer sa trouvaille.
- Incroyable ! s’écria cette dernière. Le verre est si fin et léger que nous allons pouvoir fabriquer des lunettes !
Alors, avec habileté la jeune araignée fabriqua une monture de soie élastique autour des huit petits morceaux de verre. Lorsqu’elle eut terminé sa besogne elle tendit le drôle d’objet à Georgette et lui dit :
- Voici les toutes premières lunettes pour araignée de l’histoire !
Pressée de les essayer, Georgette les mit sur son nez sans plus attendre et s’écria :
- C’est merveilleux, je revois parfaitement clair ! Quelle fantastique invention !
Pour la remercier de son aide, Georgette embrassa Zoé très fort. Il faut dire qu’elle l’avait bien mérité. De ce jour, nos deux amies comprirent qu’il était important de s’entraider.
Bientôt, notre chère Georgette, fière de porter de jolies lunettes, retrouva sa bonne humeur ainsi que la joie de tisser des décorations pour le sapin en fil de soie colorée.
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Herbert et le sable d’orJe voudrais vous parler d’Herbert. Il y a très longtemps de cela, Herbert exerçait le métier de falotier… Connaissez-vous ce métier très ancien ? Non ? Vous allez comprendre… Herbert était un allumeur de réverbères…
Grâce à lui, chaque soir, les rues des petits villages s’éclairaient de lumières douces.
Aujourd’hui, pour éclairer les rues, c’est très simple : il suffit d’appuyer sur un bouton et poufffffff, la lumière jaillit comme par magie. Autrefois, c’était nettement plus compliqué car, pour chaque lampe, il fallait enflammer une mèche trempée dans de l’huile. Pour faire cela, Herbert grimpait sur une échelle qu’il trimballait sur son dos de réverbères en réverbères. Avant, d’allumer, il prenait soin de bien nettoyer les vitres puis de remettre suffisamment d’huile. C’était un métier difficile surtout l’hiver par le froid et la neige et fatiguant car il n’y avait jamais de jour de repos.
Un soir de réveillon de noël, alors qu’Herbert était très en retard pour allumer les réverbères, il aperçut une traînée de poudre d’or dans le ciel noir et sans lune.
- Une étoile filante ! Pensa Herbert.
Pourtant, il lui sembla que c’était autre chose car la poudre d’or réapparaissait régulièrement et se déplaçait tout près des toits. Il baissa la lumière de sa lanterne et ouvrit grand ses yeux pour mieux voir. Tout à coup, il s’écria :
- Mais c’est le traîneau du Père Noël !
A cette heure avancée, Herbert aurait dû avoir fini son travail depuis longtemps et être au chaud dans son lit. Mais puisqu’il était là, il observa le traîneau faire des bonds de maison en maison et s’émerveillât de voir le Père Noël aller et venir par les cheminées avec une agilité et une rapidité incroyable. Tout à coup, il aperçut une dame assise dans le traîneau.
- C’est cette dame qui répand de la poudre d’or. Je me demande bien à quoi ça sert ? Se demanda Herbert.
Grâce à son échelle, il grimpa bientôt sur le toit le plus proche et attendit l’arrivée du traîneau magique. Mais, avant que celui-ci n’atterrisse, un lourd sac de toile chargé à l’arrière tomba au sol.
- Oh ! C’est une catastrophe s’écria la dame qui n’était autre que Madame Noël. J’ai fait tomber le sable d’or !
Herbert, juché en haut de son échelle, avait tout vu et tout entendu. Il passa sa tête au ras des tuiles et dit :
- Bonsoir ! Puis-je vous aider ?
- Mais qui êtes-vous et que faites-vous là ? Demandèrent Monsieur et Madame Noël très surprit.
- Je m’appelle Herbert et je suis l’allumeur de réverbères.
Il se présenta rapidement et proposa d’aider à retrouver le sac perdu. Bientôt, tous trois cherchèrent dans les rues et les ruelles. Après un long moment sans rien trouver, Herbert aperçut une lueur brillante venant du fond du puits se dressant au centre du village. Il appela Monsieur et Madame Noël qui l’aidèrent à maintenir l’échelle pendant qu’il descendait prudemment. Heureusement, l’eau du puits était gelée et le contenu du sac ne s’était pas éparpillé.
En remontant, Herbert, piqué par la curiosité, demanda :
- Puis-je savoir ce qu’est cette poudre dorée dans le sac ?
- En principe, c’est un secret répondit Madame Noël. Mais puisque vous nous avez aidés, je vais vous le confier. Ce n’est pas de la poudre mais du sable magique qui permet d’endormir les enfants. Grâce à cela nous sommes sûrs de pouvoir faire la distribution de jouets tranquillement.
Après avoir reposé le sac de sable d’or dans le traîneau, le Père et la Mère Noël remercièrent très chaleureusement Herbert pour son aide et promirent de ne jamais oublier ce geste. En reprenant leur vol, ils lui firent de grands « au revoir » de la main. Herbert, les regarda le plus longtemps possible puis rentra se reposer fier d’avoir pu être utile et ravi de connaître l’un des secrets du Père Noël.
A la suite de cette aventure, chaque année, Monsieur et Madame Noël passèrent saluer Herbert et une très solide amitié se noua entre eux. Pour avoir un peu de temps ensemble, ils se donnaient rendez-vous devant le puits chaque 24 décembre avant minuit. Mais une année, Herbert n’est pas venu... Très inquiets, Monsieur et Madame Noël allèrent frapper à sa porte. Toc toc toc !
- Oh, mes amis, vous êtes là ! C’est déjà le réveillon ? S’étonna Herbert en ouvrant la porte.
- Mais oui, répondirent le Père et la Mère Noël en chœur.
- Je suis un peu déboussolé depuis ma retraite, reprit Herbert. Je suis devenu un trop vieux bonhomme pour allumer les réverbères. Et si vous saviez comme je m’ennuie tout seul.
- Tu sais qu’il y a de nombreux assistants pour Noël et que nous n’avons besoin de personne pour l’instant dit Madame Noël. Toutefois, ajouta-t-elle, nous cherchons quelqu’un pour endormir les petits chaque soir de l’année car moi je ne peux le faire que la nuit du réveillon. Serais-tu intéressé ?
- Oh oui ! Répondit Herbert avec enthousiasme.
En un instant, il avait retrouvé sa forme et sa bonne humeur. Au petit matin, lorsque la distribution de cadeaux fut terminée, le Père et la Mère Noël revinrent chercher Herbert qui avait préparé un balluchon avec ses affaires. Tous trois filèrent jusqu’au village du Pôle Nord.
Bientôt, Herbert découvrit les merveilles de cet endroit enchanté et eut fait connaissance avec tous. Madame Noël, en tant que magicienne spécialiste des potions, fabriqua du sable d’or en énorme quantité afin qu’Herbert puisse en distribuer tous les soirs et elle y ajouta un soupçon de poudre de rêves. Elle proposa aussi de lui trouver un nom qui soit plus féérique :
- « Le distributeur de sommeil »… « L’endormeur en or »…
- Non, « Le Marchand de sable » ! S’écria Herbert.
Ce nom sonnait merveilleusement bien. Alors, il troqua ses vieux habits d’allumeur de réverbères pour de beaux habits couleur de lune d’allumeur de rêves.
Depuis ce jour, quand vient la nuit, il s’envole sur un nuage blanc cotonneux pour saupoudrer du sable d’or magique sur les oreillers des petites filles et des petits garçons.
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Nicole et le bonhomme de neigeSavez-vous ce qui est blanc, en forme de flocon et qui tombe en poudre du ciel ? Oui, de la neige ! De la neige bien blanche comme de la farine ou du sucre glace pour les gâteaux. Et la neige c’est ce dont on a besoin pour fabriquer… pour fabriquer quoi ? Un bonhomme de neige !
Nicole, l’une de mes amies qui vient de Russie m’a raconté ce qui lui était arrivé lorsqu’elle était encore une toute jeune fille. Elle avait 10 ans et était chef de la chorale de son école. Il faut dire que Nicole avait une très jolie voix et chantait parfaitement juste. Chaque année, c’est elle qui dirigeait le concert de Noël. Alors que toute la chorale était rassemblée dans le parc de son village pour une dernière répétition à la veille du 24 décembre, Nicole eut l’idée de sculpter un joli bonhomme de neige pour parfaire la décoration devant le chalet où s’installeraient les chanteurs. Elle roula d’abord 2 grosses boules de neige pour faire le corps et la tête. Puis, 4 plus petites pour les bras et les jambes. Ensuite, elle creusa deux trous pour les yeux et y fixa 2 cailloux gris du plus bel effet. Enfin, elle alla chez l’épicier demander une carotte pour faire le nez. Après lui avoir dessiné une bouche souriante elle
le coiffa de son propre bonnet et lui enroula son écharpe rouge brodée de flocons blancs autour du cou. Fière du résultat elle montra sa réalisation aux autres enfants qui décidèrent que la meilleure place pour chanter serait là, aux côtés du bonhomme de neige.
Lorsque tous eurent pris place autour de lui, la répétition débuta. Nicole annonça :
- Nous commençons par « Vive le vent ». Attention, 3, 4, « Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…»
Nicole, tout en dirigeant les chanteurs, tendit l’oreille. Il lui semblait que quelque chose n’allait pas. Des fausses notes… quelqu’un chantait faux ! Mais qui ? Toute la chorale chantait parfaitement juste d’habitude. Elle poursuivit la répétition mais eut l’impression que le bonhomme de neige planté au milieu des enfants avait bougé. On eut même dit que sa bouche s’ouvrait légèrement. Elle cligna des yeux plusieurs fois se disant qu’elle devait rêver et se concentra sur les chansons. Lorsque ce fut terminé, elle donna rendez-vous à ses camarades de la chorale pour le lendemain, jour du réveillon de Noël à 20h précise. Le public serait nombreux pour les écouter alors il fallait être ponctuel.
Nicole rentra chez elle. Sa maison se trouvait à l’entrée du parc et elle pouvait parfaitement observer le bonhomme de neige depuis la fenêtre du salon. Tout à coup, elle le vit se balancer de droite à gauche comme si il voulait marcher. Elle se précipita dehors en courant pour voir ce phénomène intrigant ! Elle tourna plusieurs fois autour du bonhomme de neige mais il ne bougeait plus. Alors, elle dit à haute voix :
- C’est bizarre, tout à l’heure tu paraissais vivant et j’avais même l’impression que tu chantais. Faux mais tu chantais !
- Je suis désolé d’avoir chanté faux répondit une petite voix venant de l’intérieur du bonhomme.
- Quoi ! Tu es vie ! Pour de vrai ! s’écria Nicole.
- En fait, répondit la petite voix, je m’appelle Igor et je suis un lutin du pôle nord. Je suis là pour répandre la neige sur terre avec mes amis Jack et le grand père gel mais j’adore chanter alors je me suis arrêté pour participer à ta chorale. Comme je n’ai pas le droit de me montrer, je me suis caché dans le bonhomme de neige.
Incroyable ! se dit Nicole. Puis elle demanda au lutin de sortir.
Se dégageant doucement pour ne pas casser la neige glacée, Igor sortit sa petite tête aux oreilles pointues et fit un beau sourire à Nicole.
- Et bien, je n’en crois pas mes yeux s’exclama-t-elle ! Elle pinça le bout du nez pointu du lutin pour être sûre qu’elle ne rêvait pas.
- Aïe ! Ça fait mal pleurnicha-t-il.
- Oh pardon, je ne voulais pas te faire mal. Je voulais juste être certaine que tu existes bien !
C’est ainsi que, pour la 1ère fois de sa vie, Nicole rencontrait un être magique. Et croyez-moi, ça n’arrive pas à tout le monde. Loin de là ! Ils devinrent très vite de grands amis. Nicole présenta Igor à ses parents qui furent à la fois surpris et ravis de cette rencontre. Ensuite, elle lui proposa d’apprendre à chanter et promit de garder son existence secrète. Quant à lui, il révéla tout du monde fabuleux dans lequel il vivait entre le Pôle Nord et la Russie. Depuis ce jour, chaque hiver, ils se retrouvent souvent dans le chalet de montagne du Grand Père Gel. C’est un vieux bonhomme qui ressemble beaucoup au Père Noël mais s’habille de bleu. C’est lui qui dirige l’équipe des lutins des neiges. Et chez le Grand Père Gel il y a toujours à faire : cuisiner de bons gâteaux à l’orange et à la cannelle, préparer des décorations, bavarder pour se raconter les dernières nouvelles du pôle nord, boire un bon chocolat chaud bien installé devant la cheminée et apprendre de nouvelles chansons.
Aujourd’hui, Nicole a grandi et est devenu chef de la chorale des lutins du Pôle Nord. Eh oui, il y a aussi une chorale là-bas ! Igor en fait partie et chante très bien maintenant. Mais, il faut garder tout ça secret car seuls vous et moi connaissons cette histoire. Et si un jour vous avez l’impression d’entendre votre bonhomme de neige chanter, c’est sans doute qu’un lutin s’est caché dedans !
Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…