Les alpes horizon
Cette cité où j’ai vécu me reste en tête inlassablement. Nous y sommes arrivés avec mes parents je devais avoir six ou sept ans, j’ai dû en repartir a douze ou treize ans. Mes souvenirs sont flous quant aux dates. Par contre je me souviens de mes amis (e). Patrick, Thierry, Roger Edwige, Éliane, Patricia, Pascal.
Mais cette citée avec cet appartement que nous avions acheté, un 4 pièces cuisine avec son petit balcon me reste comme une empreinte, une empreinte, allez, disons de six ou sept années de vie. Un mélange de bonheur et de chagrin.
Une mère peu présente, un salon de coiffure ça prend du temps.
Un père peu présent, une mésentente avec ma mère, plus l’alcool ça n’aide pas à être père.
J’ai le souvenir de ce long couloir depuis la porte d’entrée. À droite, la cuisine avec son petit balcon et la vue sur les immenses champs de maïs. Un peu plus loin, à gauche la salle à manger qui amène, dans le fond, dans un salon. Puis en continuant dans le couloir, une porte séparatrice et à droite, après la porte, ma chambre. Juste après, la chambre de mes parents. En face de l’entrée de ma chambre un très grand placard. En face de la chambre de mes parents la salle de bain et les toilettes qui se trouve tout au fond de ce couloir, vues de la porte d’entrée.
C’est au premier étage de l’allée B des Alpes-horizon, ave Potié à Saint-Martin d’héres dans l’Isère, banlieue de Grenoble. En dessous c’est l’appartement des deux sœurs, Edwige et Éliane.
Au deuxième je ne me souviens plus, au troisième c’est Pascal et son frère. Au sixième c’est Patrick et Thierry et leurs petits frères. Leurs papa et routier, il n’est pas là souvent.
Juste avant l’allée B et bien il y a l’allée A ou habite Roger et au-dessus de lui Patricia.
Cette période reste pour moi gravée. Je ne sais pas pourquoi. Mes premiers amours, mes premiers amis, les premières vraies bagarrent entre mes parents. Ha oui ma grand-mère et mon grand-père maternel sont venue habiter dans l’appartement du milieu de palier. Vous savez ses immeubles ou sur le palier il y a trois apparts, deux grands, en général à gauche et à droite du palier puis celui du centre plus petit, en général c’est un deux pièces.
Alors quels sont ses événements qui font rester dans ma mémoire cet endroit.
Je me souviens de la neige et de Noël. C’est un temps ou à Grenoble quand il neigeait, il neigeait. Ça ne faisait pas semblant, moi j’ai connu les « Alpo » avec des 70 voir 80 cm de neige. Ho je vous rassure, de 1970 a nos jours le déneigement n’était pas plus efficaces que maintenant
Puis les Noëls, je ne sais pas pourquoi, en ce temps la, il y avait une ambiance de Noël, ça voulait dire quelque chose cette fête et on se foutait de savoir si le père Noël existait ou pas ! On s’en tapait royalement.
Puis il y avait Claude François. A peine emménagée ma mère et rentrée avec un des premiers tourne-disques stéréo qui venait de sortir, elle savait que j’adorais la musique. Vous savez cet engin qui ressemblait un peu à une machine à écrire. C’était en dur avec deux ouvertures sur l’avant qui permettent de relever l’enceinte droite et gauche séparément et de les brancher sur le côté. Il y avait aussi une des premières fiches din à cinq broches pour brancher un casque qui fait partie de la panoplie. Puis deux 33 tours, un de Sheila et autre, qui, déjà à l’époque, reprenait des succès du moment, avec C Jérôme, Polnaref et d’autres. Puis il y avait trois 45 tours, dont un de Cloclo. À partir du moment où je l’ai mis, je n’ai plus écouté que celui-ci. Les autres je les ai écoutés bien plus tard. Je suis devenu fan et le suis toujours.
C’est une période d’enfance mitigée, comme si le temps s’est arrêté dans ma tête à cette période. Il y en a d’autres bien sûr, mais les Alpo.
Je ne peux m’empêcher quand je pense aux Alpo de penser à Noël, à la neige et à Cloclo.
Il y avait une ambiance pour Noël, quelque chose qui s’est perdu aujourd’hui. À l’époque les commerces ne commencer pas à vous prendre la tête en septembre, comme maintenant, juste pour vous prendre du pognon. Non. Quand arrivé le 1 er décembre on savait ce qui allez se passer. Les rues commencer à être décoré, les commerces, et seulement à ce moment-là, parlez des achats de noël, ma mère décorée son magasin de coiffure et le deuxième dimanche de décembre on faisait le sapin à la maison. C’était dangereux, car les guirlandes électriques n’existaient pas, alors on mettez des bougies montées sur pince avec des rebords protecteurs pour éviter a la cire de tomber sur les autres branches, et on les pincer dessus. Alors il fallait choisir sa branche, faire en sorte qu’elle ne mette pas le feu à la branche du dessus. Puis on laissez cela le temps du repas du soir et on les éteignez.
Noël voulait vraiment dire quelque chose, pas comme maintenant ou la seule chose que cela veuille dire c’est POOOGGGNNNONNNNN !! Quelle merde !
Puis j’y croyais, même avec ma connaissance d’aujourd’hui je ne veux cesser d’y croire, c’est certainement la plus belle croyance au monde, que l’on sache ou pas la vérité, d’ailleurs qui sait ou elle est cette vérité, hein, ce beau rêve, mensonge ou pas je préfère croire en cela que dans d’autres croyances qui deviennent criminelles et qui sont mensongères depuis des siècles.
La croyance dans la famille, dans le rêve, l’imagination de cet être qui se balade au-dessus de ma tête et je me dis. « Tiens il passe, haaa j’espère qu’il m’a vu. »